samedi 10 décembre 2011

DRUIDES

Dans la littérature fantastique, il occupe la place du vieux sage magicien, en général du côté du bien, mais souvent de manière assez ambigüe. Le personnage du druide attire, fascine et fait quand même un peu peur. Il a un pied dans ce monde et un pied dans l'univers magique des fées et autres créatures fantastiques.



D'après la description de Wikipedia : “Le druide est un personnage omnipotent et omniscient de la société celtique, au point qu’il est à la fois ministre du culte, philosophe, gardien du Savoir et de la Sagesse, historien, juriste et aussi conseiller militaire du roi et de la classe guerrière. Il est en premier lieu l’intermédiaire entre les dieux et les hommes.” Il s'agit là de la description historique. L'aura de mystère et de magie, cousue pour bonne part à partir du personnage mythique de Merlin l'Enchanteur, en a fait plus qu'un homme ou qu'un simple "messager des dieux". 

L'étymologie du mot druide, latin druidae druides est discutée. Si tous les spécialistes s'accordent pour reconnaître dans le second terme de ce composé la racine *weid- "savoir, voir", le premier terme est souvent interprété comme un préfixe intensif indo-européen dru-, d'où la traduction courante par « les très savants ». Cette explication a été critiquée, notamment par le linguiste Emile Benveniste qui part de la base *der-w/dr-ew "ferme, solide". Le druide serait selon cette étymologie « celui qui sait fidèlement, celui qui a une vision vraie, certaine
Bref, le sage, tel que l'on conçoit depuis toujours. Son apparence est la caricature même du sage, tel qu'il est perçu par la civilisation occidentale : vieux, grand, maigre, portant une longue barbe blanche et des cheveux longs et blancs aussi. Il est clair que d'un point de vue historique et ethnologique, rare étaient ceux qui, au moyen âge ou avant, parvenaient à un âge avancé tel qu'on le conçoit aujourd'hui. A 50 ans, on était déjà vieux, et à soixante, on était sans doute vénérable. Les conditions de vie, à la dure, faisaient en sorte que ceux qui passaient un certain "cap", était véritablement robustes. On imagine donc aisément que les druides, en plus d'avoir des connaissances que les autres n'avaient pas, devaient aussi être assez loin du vieillard sénile et faible. 
C'est d'ailleurs bien en vieillards robustes que la littérature fantastique les représente, eux ou leur "alter égo" magiciens. L'exemple de Gandalf dans le Seigneur des Anneaux est parlant. En BD, le druide le plus célèbre, Panoramix, n'est jamais en mauvaise santé.

Le druide est aussi un enseignant. Il apporte son savoir aux plus jeune, oralement. Il peut parfois participer aux combats (on repense à Gandalf), et c'est aussi un médecin. La guérison par les plantes est une de ses spécialités, ses pouvoirs magiques, réels ou supposés, doivent certainement beaucoup à son grand savoir botanique. Dans d'autres civilisations, les prêtres, chaman, et autres sorciers ont les mêmes connaissances et les mêmes prérogatives.

Enfin, le druide avait des responsabilités politiques, en complément avec celle du roi.
“Détenteur de l'autorité spirituelle, le druide a aussi prééminence sur le pouvoir temporel, représenté par le roi avec qui il forme couple ; il est l'intermédiaire obligé entre les dieux et le roi, celui-ci jouant le même rôle entre le druide et la société. Le roi rend la justice, mais c'est le druide qui dit le droit. Le druide n'est astreint à aucune obligation, fiscale ou militaire, mais il peut porter les armes et faire la guerre quand bon lui semble (le druide guerrier est un personnage classique de l'épopée irlandaise). C'est le druide qui prononce les geasa, « injonctions » ou « interdits » qui enserrent tous les individus – surtout le roi – dans un réseau strict de défenses et d'obligations : en Ulster, par exemple, on ne devait pas parler avant le roi et le roi ne devait pas parler avant le druide. Mais le druide est au service du roi, à qui il doit le conseil, l'information ou la prédiction dans l'intérêt du royaume.
La solidarité intime du roi et du druide suffit à expliquer qu'après la conquête romaine le druide ait disparu en Gaule : l'adoption par les Gaulois du système politique romain fondé sur le municipium lui enlevait toute raison d'existence. Aussi le druidisme, malgré sa force initiale, a-t-il décliné lentement. Les édits de Tibère et de Claude, qui englobaient dans une même réprobation druides et mathematici, ne sont donc pas la cause déterminante de cette disparition, pas plus que les griefs qu'on leur fait concernant les sacrifices humains, dont rien ne prouve qu'ils aient eu la fréquence et l'ampleur qu'on leur a attribuées.” [Encyclopedia Universalis]

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