samedi 6 juillet 2013

LES APPRENTIS SAGES



"Aimer quand même le XXIe siècle". Une vision optimiste que nous fait partager Jean-Louis Servan-Schreiber dans son livre paru chez Albin Michel. 


Je me souviens de mon enfance où le 21e siècle était la promesse d'un monde où tout serait différent, plus facile ; un monde plus vaste. On allait conquérir les étoiles. Et nous allions vivre ça. Tu parles. D'autres prédisaient l'apocalypse nucléaire. On est passé au travers, pour le moment. Mais c'est un autre genre d'apocalypse qui nous guette : celui de l'environnement, et des conséquences de tous les abus contre la nature.
Nous avons hérité d'un monde qui va de plus en plus vite, un monde matérialiste qui veut imposer son hégémonie en écrasant les valeurs dictées par les religions. Un monde où les religions semblent déstabilisées. Un monde qui se cherche une nouvelle éthique, de nouvelles valeurs laïques, où les extrémismes n'ont pas leur mot à dire, que ce soit les extrémismes religieux ou l'extrémisme athée, qui prétendent tous détenir la vérité. Je crois bien que le salut viendra de cette nouvelle sagesse dont parle l'auteur, et que cette même sagesse devra passer obligatoirement par l'humilité. "Ce que je sais, c'est que je ne sais rien" disait Socrate. Cette humilité des grands savants qui s'inclinent devant les mystères de l'univers sans pour autant cesser de chercher.
"Une sagesse moderne doit se nourrir de nos connaissances sur le fonctionnement humain, des hormones aux névroses. Elle tient compte de l'existence des autres, ayant compris la faiblesse de l'individu isolé. Elle intègre naturellement les impératifs moraux, qui resteront l'héritage décisif des traditions judéo-chrétiennes. De ce fait, elle est plus généreuse que la sagesse antique, au fond assez élitiste. Mais l'objectif reste le même : renforcer l'individu face à un monde qui, toujours, le dépassera. Lui permettre de viser au bonheur en acceptant de renoncer à bien des illusions et fantasmes. A minima, elle permet à chacun de se supporter, à faire la paix avec soi-même, pour parvenir à en faire autant avec les autres."
Quand on y réfléchit, au fond, Jean-Louis Servan-Schreiber dit la même chose que les sages bouddhistes, la même chose que ce qu'écrivait Ben Sira, deux siècles avant Jésus Christ. 

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