mercredi 5 juin 2013

FILMS DE SINGES


Si la parenté, même lointaine, des hommes et des singes semble toujours faire l'objet de discutions passionnées chez les scientifiques, le cinéma n'a jamais cessé d'utiliser les singes (animal anthropomorphe s'il en est) comme des miroirs de la nature humaine, souvent dans ce qu'elle a de plus vil.

Étrangement je me dis tout à coup que le singe est assez peu (voire pas, mais je ne puis être affirmatif) présent dans la fantasy, excepté quelques ouistitis par ci par là. Vous allez me dire que la fantasy privilégie les animaux fantastiques comme les licornes et autres griffons. Mais on a aussi des araignées, géantes certes (Le Seigneur des Anneaux, Harry Potter...) et ce sont des êtres biens réels dans notre monde. Peut-être que cette dernière véhicule-t-elle plus de fantasmes ?
Revenons au cinéma. On pense bien sûr, en premier lieu, à la série des "Planète des singes", que ce soit la première ou les remakes réçents. Si l'on s'en tient purement et simplement au niveau du sens, je préfère de loin le premier film, celui de 1968, avec l'immense Charlton Heston, même si celui-ci est plus caricatural, d'une certaine façon, et peut-être justement parce qu'il l'est. Il faut resituer le film dans le contexte de l'époque (guerre froide, révolution culturelle, front anti-guerre du Vietnam et apogée du mouvement hippie) afin de bien saisir à quel point la société simiesque décrite dans cette histoire est une sorte de boomerang métaphorique des erreurs de l'humanité, qui ayant joué avec la bombe A, est retournée à la vie primitive, prenant la place des singes. Du coup, ce retour à la vie primitive est aussi le retour à l'innocence, un thème vu par ailleurs dans "la machine à explorer le temps" de Wells. C'est le mythe du "bon sauvage", qui trouve son origine dans les écrits de J.J. Rousseau.
L'affaire transpire d'ailleurs dans le fond du scénario, puisque ceux qui, parmi la civilisation singe détiennent une certaine science, la garde jalousement, par peur que celle-ci, se développant, ne les mettent sur la route des erreurs empruntée auparavant par l'humanité.

Nous renvoyer nos erreurs dans la figure semble être le rôle principal du singe. 
Le deuxième film de singe le plus célèbre, ou est-ce le premier ?(je vous laisse le choix), c'est King-Kong, film lui aussi relifté à maintes reprises, le dernier en date étant celui de Peter Jackson en 2005. Un pamphlet sur l'intolérance et l'impuissance de l'homme à respecter la nature dans toutes ses différences.
Laissons là la science-fiction et le fantastique pour la fiction simple, puis la vie bien réelle. Il y a d'abord Instinct de Jon Turteldaub, en 1999, avec un très grand Anthony Hopkins très à l'aise dans le rôle du gros dérangé depuis le Silence des agneaux. Le film raconte l'histoire d'un primatologue enfermé dans une prison spéciale pour criminels fadas à la suite du meurtre d'hommes venus massacrer la famille de gorilles dans laquelle il s'était intégrée. La lutte contre la bêtise humaine pour protéger les gorilles renvoie bien sûr à Gorilles dans la brume, avec une Sigourney Weaver à peine remise des ses Aliens.
Plus scientifique, mais tout aussi révélateur du rapport hommes-singes, Ham, de Jérôme-Cécil Auffret en 2006. L'histoire du chimpanzé qui est allé dans l'espace dans une capsule Mercury. Plus dramatico-romantique, Hanuman de Fred Fougea.

Des films mettant en scène des singes, il y en a des tas. Pour vous distraire, voici un quiz cinéma avec des films ayant des singes pour acteurs.

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