vendredi 30 novembre 2012

EN FIN DU MONDE !


Petite revue de la fin du monde au travers de mes films et mes romans préférés.


LA FIN DU MONDE PAR L'IMAGE

Distinguons d'abord les films qui racontent la fin du monde elle même, et les films post-apocalyptiques qui narrent ce qui se passe après.

Dans la série des films racontant la fin du (d'un) monde, ou trouvera différents genres :
- Les films catastrophe, genre renouvelé avec Roland Emerich (Armaggeddon, 2012), Michael Bay (Le jour d'après), ou Mimi Leder (Deep Impact), Jon Amiel (Fusion) ; avec des précédents célèbres parmi lesquels les films de tremblement de Terre des années 70.
- Les films "biologiques" : prolifération d'un virus (Virus, Contagion, l'armée des douze singes) créant une pandémie ou un début de pandémie (la Chose, répétition de fin du monde en vase clos).
- Les films d'Alien : L'invasion des profanateurs de sépulture (culte), La Guerre des Mondes, Independance day, Terre champ de bataille
- Les films de zombies, sous genre des films biologiques (28 jours plus tard et sa suite de Dany Boyle, en 2002 ; Life Force de Tobe Hooper avec la sculpturale Mathilda May, en 1985 ; Je suis une légende, de Francis Lawrence en 2007, avec Will Smith ; La série des Résident Evil avec Milla Jovovich)
- Les films technologiques (Matrix des frères Wachowski en 1999, film devenu culte ; Terminator de James Cameron en 1984 et qui a eu la longue suite que l'on sait ; Le dernier survivant de Geoff Murphy sorti en 1985)
- Les films d'espionnage/ guerre nucléaire (Le jour d'Après première édition de Nicolas Meyer sorti en 1983 ; La somme de toutes les peurs de Phil Alden Robinson, 2002) ou la fin du monde est évitée de justesse.)
- Les films mystiques (Le très célèbre Damien ou la malédiction, et ses suites ; La fin des temps, avec Arnold Shwarzenneger en 1999, ou plus récemment : Légions de Scott Charles Stewarts, un navet notoire mais qui a le mérite de présenter une vision assez originale de l'apocalypse.

Dans la plupart des cas, il n'y a pas vraiment de fin DU monde mais la fin du monde que nous connaissons. Rares sont les films qui voient la destruction totale de la Terre, bien que certains l'évoquent, tel Prédictions D'Alex Proyas, avec Nicolas Cage ou le psycho-bizarre Melancholia, de Lars Von Trier.
Dans la lignée des films biologiques, on notera un sous-genre : la révolte de la nature, dans Phénomènes de Night Shyamalan, ou sous un angle différent : la planète des Singes.

Les films post-apocalyptiques pourraient être les classés de la manière suivante : 
Les films où l'humanité est réduite à la survie et tombe dans une barbarie ou anarchie plus ou moins avancée.
- La machine à voyager dans le temps (où on voit le héros perdu dans un futur très lointain où l'humanité a régressé)
- Le fils de l'homme (l'humanité est devenue stérile)
- Mad Max (qu'on ne présente plus. Cultissime)
- La route (un monde apocalyptique revu sous un regard très actuel)
- Le livre d'Eli (et sa fin en twist)
- Postman (avec Kevin Costner, une belle fable sur le renouveau de l'humanité après une période de barbarie, vu au travers d'un survivant qui s'improvise facteur pour échapper à une horde de sauvages)
- Waterworld (une sorte de Mad Max sur l'eau)
- Le règne du feu (ou l'extermination des humains par des dragons. Scénario tiré par les cheveux mais finalement bien mené)
- Les exterminateurs de l'an 3000 (série B des années 80 truffée de clichés, mais traitant d'un problème très réel autour de la sauvegarde et la consommation de l'eau)

Les films où l'humanité se retrouve esclave des machines (Matrix, Terminator), d'un système dictatorial (Aeon Flux, Judge Dredd, Equilibrium, 1984, l'âge de cristal, Dark Angel et le tout récent Hunger games), ou d'extraterrestres (Terre champ de bataille) et parfois sans le savoir (Invasion Los Angeles).


LA FIN DU MONDE PAR ÉCRIT

Les écrits et romans les plus marquants parlant ou évoquant la fin du monde sous toute ses formes :
- L'Apocalypse de Saint-Jean (le premier de tous !). Ecrit sur l'île de Patmos, ce livre qui clôt la Bible relate les visions données à Jean, narrant la fin du monde et le retour sur Terre du Messie, après une période de troubles et de souffrance pour l'humanité. Une prophétie maintes fois annoncée sous forme diverses dans la Bible, y compris par le Christ lui-même dans le nouveau testament.
- Malevil (Robert Merle) - Monde post apocalyptique à la française, montrant bien la progression de la barbarie et de la folie au travers d'un petit groupe de survivants
- Une Rose au Paradis (René Barjavel) ou la vie d'une famille de survivants enterrés dans un bunker. Allégorie à peine voilée d'une nouvelle genèse.
- La troisième humanité (Bernard Werber) où l'on découvre qu'il y a déjà eu plusieurs apocalypse par le passé, pour les dinosaures d'abord, puis pour une humanité de géants ayant vécu 8000 ans avant notre ère, et dont serait issue la légende de l'Atlantide.
- La planète des Singes (Pierre Boulle) ou comment les singes ont pris la place de l'homme. Une histoire-miroir de notre société égocentrique et guerrière.
- Le Fléau (Stephen King). L'extermination vue par le maître de l'épouvante. Un regard somme toute assez romantique sur un monde contaminé
- L'Hiver d'Helliconia (Brian Aldiss) ou comment l'humanité usée, blasée et fatiguée finit par disparaître dans un lointain futur, pour continuer à survivre sur une planète aux conditions météo extrêmes due à sa position entre deux soleils, l'un mourant, l'autre jeune. Ces conditions renouvelant la race au moyen d'exterminations périodiques par un virus appelé "Hélicon".
- Chants de la Terre lointaine (Arthur C. Clarke) ou la fin de notre planète et du système solaire dans la transformation du soleil en super-nova, et comment l'humanité a essaimé les étoiles.
- Les enfants d'Icare (Arthur C. Clarke) ou le destin de l'humanité suivi et orienté par une race d'extraterrestres supérieurs, mais condamnés à la stagnation évolutive, et à l'apparence du démon. Une humanité qui finit par mourir à petit feu, privée de ses enfants qui sont passés à un autre stade de l'évolution.
- Demain les chiens (Clifford D.Simak), ou comment l'humanité découvre par accident que les conditions en apparence épouvantables existant sur Jupiter sont en fait un eco-système permettant une métamorphose de l'homme en une sorte de monstre omniscient qui ne connait plus ni la souffrance ni la faim ni aucun besoin matériel. Les hommes, déjà devenus agoraphobes et individualistes émigrent tous sur Jupiter, laissant la planète à des chiens évolués et dotés de la parole. Ici il s'agit d'une fin plutôt agréable et choisie du genre humain.



L'ATTRAIT DE L'INCONNU

Qu'est-ce qui explique donc le succès de ce qu'on appelle l'Eschatologie ?
• Le plaisir de se faire peur… qui ne se produit que lorsqu'on sait pertinemment qu'on est en sécurité, et qui agit comme une sorte de piqure de rappel pour nous prouver que nous sommes "normaux", que nous sommes capables d'avoir peur. La peur étant un ressenti indispensable, inscrit dans nos gènes, pour nous préserver du danger.

• Le fait d'assister à la destruction d'un monde qui ne nous convient pas, que l'on en soit conscient ou pas. Le plaisir jouissif de la destruction intervient comme un exutoire à nos colères les plus courantes et aussi à nos rages et nos frustrations les plus profondes. Certains franchissent la ligne jaune et passent à l'acte en devenant acteur de la fin de "leur" monde, ou de ce qu'il perçoivent du monde.

• Le fait que cette fin du monde offre un espoir de renaissance pour un monde que se promet meilleur, mais ce n'est pas cela qui a de l'intérêt. L'intérêt premier est de vivre dans un "nouveau" monde vierge, nettoyé, sans "tâches". On aurait alors la possibilité de tout recommencer en évitant les erreurs du passé. C'est ce qui a motivé tous les émigrants volontaires, de tout temps, même si le futur pour eux c'est l'inconnu. Et cet inconnu exerce aussi un attrait indiscutable.

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